La surpêche est une calamité qui est en train de vider les océans. C’est un fait aujourd’hui reconnu par le plus grand nombre ! Mais années après années, des progrès sont réalisés et un tout nouveau rapport de l’Ifremer donne même de bonnes nouvelles…
Dans le dernier bilan de l’Ifremer daté de janvier 2022, on apprend ainsi un certain nombre de bonnes nouvelles et tout d’abord que 56% des espèces marines aujourd’hui débarquées en France pour y être commercialisées, sont exploitées de manière durable. Cela signifie que les stocks (c’est à dire les adultes en âge de procréer sur une zone de pêche) en “bon état” ou en train de “se reconstituer” sont passés de 15 à 63* en 20 ans tandis que les stocks “sollicités excessivement” ont fortement diminués (de 52 à 22) sur la même période.
(*L’unité utilisée par l’Ifremer est le “stock”, soit une population d’un poisson adulte sur une zone donnée. Le stock peut être : « en bon état » – « surpêché » – « reconstituable » – « surpêché et dégradé » ou « effondré ».)
Ceci est une bonne nouvelle.
On apprend aussi dans ce rapport que certaines espèces qui étaient dans le statut “effondré” sont passées à celui de “reconstituable” (le Chinchard par exemple entre 2019 et 2020). Le Merlu de l’Atlantique nord va mieux aussi (on passe du statut “surpêché” à “bon état”). A l’inverse et toujours entre 2019 et 2020, le Lieu noir de mer du Nord-Ouest Ecosse passe de “surpêché” à “surpêché et dégradé” quand la sardine du golfe de Gascogne passe en un an au statut peu enviable d’“effondré”. Et oui, la sardine souffre manifestement d’une nourriture plus pauvre et moins nombreuse d’où l’effondrement des stocks.
Ça va mieux, mais… ce n’est quand même pas la panacée. D’abord l’Union Européenne s’était engagée en 2013 à ce que 100% de la pêche soit devenu durable dès… 2020 ! Comme on le voit, on en est encore loin. Et surtout la méthode de calcul par stocks ne tient absolument pas compte de la réalité d’un écosystème complexe et forcément global. Si le “stock” de sardines s’effondre dans le golfe de Gascogne, ce n’est pas qu’en raison d’une pêche trop intensive. C’est toute la biodiversité marine de la zone qui est forcément touchée.
Mais ça, on ne le trouve pas dans les bilans…
Pour aller plus loin : voir notre article sur les effets de la pollution chimique sur les espèces marines.