2870, le nombre de cabines…

2870, c’est le nombre de cabines du Wonder of the Seas. Le plus grand paquebot du monde vient enfin de sortir du chantier de Saint-Nazaire. Une grande fierté pour la France qui vient de battre un nouveau record. Les chiffres donnent le tourni : ce bâtiment, grand comme un immeuble de 20 étages et long de 362 mètres, peut accueillir jusqu’à 6800 passagers et 2300 membres d’équipage. Il a pris la mer le 20 août dernier pour sa phase de test avant de rejoindre Shangaï, son port d’attache, en février 2022.

Le Wonder of the Seas à Saint-Nazaire, Février 2021 (crédit / Han Heesakkers)

La croisière a le vent en poupe

La Royal Caribbean international, compagnie exploitante de ce nouveau géant des mers, compte bien développer son activité dans les mers d’Asie. Elle proposera des voyages clé en main pour les amateurs de croisières. Mais lorsqu’on embarque sur un navire de 16 ponts qui comprend 20 restaurants, 35 bars, 2 théâtres, 15 piscines, 2 murs d’escalade, un parc naturel, un mini golf, une patinoire et même une tyrolienne de 24m, on peut se demander quel est l’intérêt d’aller sillonner les mers quand toutes ces prestations sont disponibles à terre.

Crédit Photo : Royal Caribbean International

Les compagnies vendent des vacances sur mesure pour tout le monde, insistant à la fois sur la qualité des services et des animations à bord, mais aussi sur la découverte de nombreuses destinations lors d’un même voyage.

Soit… mais quand on sait que la question environnementale se pose déjà sur de simples voiliers (voir notre article), on ne peut que déplorer l’impact désastreux de ce type de bâtiments sur la faune et la flore marine. Avec ses 3 Azipods permettant une propulsion de 20,5 MW chacun et une vitesse de croisière de 22,5 nœuds, on est bien loin des préoccupations de certains armateurs sur la réduction de vitesse ou encore sur la pollution sonore (voir notre article). 

Enfin, comment réellement profiter d’une destination quand on sait que les escales sont souvent limitées à quelques heures et surtout quand plus de 6000 personnes débarquent en même temps au port ? La course au gigantisme est donc avant tout une question purement économique : les exploitants de ces navires visent d’abord la rentabilité et le profit. Du côté des consommateurs, il semble que les attractions et les divertissements prennent de plus en plus le pas sur le voyage, l’aventure ou encore la découverte d’autres cultures.

Pierre Teuler

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