Les combustibles fossiles représentent 40 % des échanges maritimes

Voici l’une des grandes découvertes de la dernière Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) : les combustibles fossiles représentent 40 % des échanges maritimes à l’échelle mondiale !

En 2018, les tonnages de charbon, de pétrole, de gaz et de produits pétrochimiques représentaient en effet près de 4,5 milliards de tonnes sur les 11 milliards de tonnes du transport maritime mondial. Si le tonnage de pétrole brut transporté dans le monde est resté relativement stable au cours des 20 dernières années, le poids du gaz naturel et des produits pétrochimiques a en revanche explosé. 

La pollution liées aux échanges maritimes vient en grande partie de nos importations d’énergies fossiles

Le chiffre de ce mois-ci nous apprend plusieurs choses. Tout d’abord, on peut considérer que nos importations de pétrole, gaz et charbon sont responsables de près de la moitié de la pollution générée en mer par les cargos. Les importations de produits manufacturés restent bien évidemment un sujet de taille mais n’oublions pas ce chiffre : si nous arrivons à nous passer d’énergies fossiles nous ferons chuter de 40% le transport maritime mondial ! 

Une baisse potentielle d’émission de gaz à effet de serre non négligeable quand on sait que si ce secteur était un pays, il serait le sixième plus gros pollueur de la planète (Source : www.rts.ch). 

Peut-on arriver à réduire ce chiffre ?

Nous pouvons à court terme essayer de décarboner au maximum le transport maritime mondial (voir notamment notre article sur les différentes solutions propulsion des navires par le vent) mais aussi changer nos modes de vie pour accéder à la sobriété énergétique. Avec la guerre en Ukraine et le chantage à l’énergie brandit par la Russie, une certaine sobriété énergétique semble de toute façon inévitable dès cet hiver en France et dans le reste de l’Europe. 

A plus long terme, diminuer nos émissions de gaz à effet de serre à travers une réduction des échanges maritimes mondiaux et nous passer des énergies fossiles (que ce soit par choix ou par contrainte) pourraient bien converger en une seule et même stratégie : l’indépendance énergétique.

Transition énergétique et indépendance énergétique : même combat ?

Le mix énergétique mondial est encore principalement basé sur les énergies fossiles de seulement quelques pays producteurs. La guerre en Ukraine nous a mis face à cette addiction. Notre dépendance aux énergies fossiles est telle une drogue dont on connaît les conséquences mais dont nous ne pouvons pas nous passer. 

Nous devons donc faire face à une double équation : ne plus être dépendant d’autres pays (surtout dans le contexte géopolitique actuel) tout en se passant progressivement des énergies fossiles afin de réduire nos émissions de Co2. Produire localement de l’énergie décarbonée : n’est-ce pas ça la vraie définition de la transition énergétique ? 

C’est en tout cas un des grands défis du 21ème siècle, peut-être le plus important de notre génération après celui de la sobriété.

Sources: https://unctad.org/fr, www.qz.com, www.rts.ch

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