666 espèces non indigènes en Méditerranée

666 est le nombre “de la bête” dans l’apocalypse selon St Jean. Un nombre maléfique qui n’annonce, en général, rien de bon. C’est aussi depuis cet été le nombre des espèces non-indigènes repérées dans la mer Méditerranée…

Méditerranée
Les eaux de la mer méditerranée connaissent une recrudescence d’espèces non-indigènes… (Photo : Simon / Pixabay)

L’arrivée en Méditerranée d’espèces venant des quatre coins du monde n’est pas nouvelle. Ces “voyageurs” sont arrivés au cours des siècles naturellement via le détroit de Gibraltar ou le canal de Suez en Mer Rouge . D’autres sont arrivées “moins naturellement” dans les ballasts des bateaux, sur les coques, ou même lors de  la vidange des aquariums (des bateaux, comme des musées). Ainsi, des algues, coquillages, poissons, invertébrés, crustacés, méduses et autres mollusques arrivent dans les eaux méditerranéennes depuis longtemps.

espèces non-indigènes : barracudas
Le barracuda est déjà présent dans les eaux méditerranéennes et il s’y plait vraiment… (photo : Ahmet Cakir / Pixabay)

Mais ce qui est nouveau, c’est que ces espèces s’y plaisent et restent. En trente ans, les eaux de surface de la mer méditerranée se sont réchauffées de 1,2°C offrant un asile bien agréable à des espèces tropicales. Et d’ici 2100 les projections du GIEC annoncent un réchauffement allant de 1,8 à 3,5°C pour ces mêmes eaux de surface en Méditerranée !

Ainsi, le dernier recensement fait état de 666 espèces non-indigènes que l’on trouverait maintenant en Méditerranée. Et le constat fait par l’université de Nice-Côte d’Azur n’est guère réjouissant. Barracudas, dorades coryphènes, poisson-flûtes, poisson-lions, et autres poissons-lapins hantent maintenant nos eaux.

Poisson lion
Le poisson-lion : une espèce qui menace maintenant les poissons méditerranéens et qui a fait souche dans les eaux devenues suffisamment chaudes et accueillantes. (image : Université Nice Côte d’Azur).

Mais ce n’est pas tout, la Gambierdiscus est une algue qui est responsable de la ciguatera (ou gratte). Il s’agit d’un empoisonnement qui génère des démangeaisons pouvant aller jusqu’à la mort lorsqu’on mange certains poissons sous les tropiques. Poissons s’étant nourris de poissons ayant mangé… la Gambierdiscus ! Et cette micro-algue remonte maintenant en Méditerranée. Elle était présente à Chypre en 2010 et on la trouve maintenant depuis 5 ans aux Baléares.

D’ici quelques années, manger certains poissons pêchés sur les côtes méditerranéennes pourrait donc devenir dangereux ?

Quand on vous dit que le nombre 666 est vraiment maléfique…

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