Banquise : Recul historique des glaces

Le soleil s’est couché sur la banquise arctique, marquant ainsi la fin d’une nouvelle période de fonte des glaces historique. Mais c’est aussi l’heure du bilan pour l’hémisphère sud qui rentre dans sa période solaire. Dans un nouveau rapport, le National Snow and Ice Data Center (NSIDC) tire la sonnette d’alarme.

Fin d’été en Arctique

Surface de la banquise arctique

En septembre 2023, la banquise du pôle nord a enregistré une nouvelle fonte historique durant l’été. C’est ce qu’annonce le National Snow and Ice Data Center (NSIDC) dans un nouveau rapport publié le 4 octobre. Avec ses 4,37 millions de km2, la banquise arctique atteint un nouveau seuil critique par rapport aux moyennes enregistrées entre 1981 et 2010. Ce nouveau relevé est le cinquième plus bas depuis 45 ans, toujours selon l’agence américaine affiliée à la NASA. En d’autres termes, c’est près de 3,5 millions de km2 de glace qui ont disparu depuis 1979, soit deux fois la surface de l’Alaska ou de l’Iran. En 2022, nous déplorions déjà dans nos colonnes la perte de 2,2 millions de km2 de glace en Arctique depuis 1979. La réduction de la banquise semble donc s’accélérer de manière exponentielle.

L’Antarctique au plus bas

Côté sud ce n’est guère mieux, bien au contraire. Alors que l’hiver (et la période de croissance des glaces) touche à sa fin, le bilan est catastrophique : la banquise de l’Antarctique n’a littéralement jamais été aussi réduite. C’est un nouveau record bien inquiétant qu’enregistre ici le NSDIC. Avec un maximum de presque 17 millions de km2 enregistré en juillet, la surface de la banquise antarctique perd encore près d’1 million de km2 par rapport au dernier record enregistré en 1986.

Evolution de la formation de la banquise en Antarctique

Le réchauffement climatique (encore) pointé du doigt

C’est bel et bien le réchauffement des océans qui est mis en cause par l’observateur américain. Le courant circumpolaire antarctique, l’un des plus puissants de la planète, joue un rôle fondamental dans l’équilibre des températures. Les eaux froides plongent vers les profondeurs, tandis que les eaux plus chaudes sont évacuées vers les autres océans mitoyens. 

Or, d’après plusieurs études récentes, notamment celle publiée le 7 septembre par la revue Nature climate change, le réchauffement climatique serait deux fois plus fort en Antarctique que sur le reste de la planète. Si le premier effet observable est justement une accélération de la fonte des glaces, on peut aussi légitimement s’attendre à des effets directs sur la biodiversité de l’océan austral antarctique, mais aussi dans plusieurs régions du monde alimentées par les courants.

Pour en savoir plus sur les dangers qui pèsent sur cette région du monde, lire notre article publié lors de la reconnaissance de l’Océan austral comme le cinquième océan de la planète.

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