Mi-septembre 2022, j’achète le Mini 679, Roll My Chicken, un prototype de 2007 dont l’architecte est Samuel Manuard. C’est un vieux prototype, mais plutôt performant, surtout au près !
Afin de réaliser une passation avec l’ancienne skippeuse du bateau, je réalise un premier convoyage des Sables d’Olonne jusqu’à la Turballe, puis un deuxième convoyage de La Turballe jusqu’à Concarneau. Elle m’apprend les manœuvres et essaye de me transmettre toutes les particularités et choses à connaître de ce petit bolide. Mi-septembre, nous faisons ensemble la Duo-Concarneau, course de 300 milles au départ de Concarneau, avec une descente sous spinnaker jusqu’au Birvideaux, puis une longue remontée au près jusqu’aux Glénans avant de passer la ligne à Concarneau. Les conditions étaient très musclées pour une première course en Mini 6.50 : 28 nœuds établis au départ, avec des rafales à plus de 35 nœuds, dans une mer très agitée. Celà m’a permis de voir aussi que le bateau tient bien dans le gros temps.
Après cette course très enrichissante, j’intègre le pôle de formation de la Turballe et je commence les entraînements en double avec l’ancien propriétaire et skippeur du bateau, Joël. Jusqu’à mi-décembre, je m’entraine avec Joël ainsi qu’avec un ancien ministe (skippeurs de bateaux de la classe mini), Jean-Baptiste, afin de profiter de leurs expériences.
Mi-décembre, nous enlevons le mât du bateau et l’amenons en chantier d’hiver. Chantier qui va durer plus longtemps que prévu !
Le 26 décembre, nous avons commencé le chantier sur Chicken. Au programme : réparer les impacts sur le pont, résoudre les problèmes d’étanchéité et de quille, renforcer le plancher, changer de l’accastillage… Et comme nous avons dû mettre à nu et poncer le pont, on en a profité pour lui refaire la peinture.
Un chantier ça dure toujours plus longtemps que prévu : quand on répare quelque chose, on gratte et on découvre toujours de nouveaux problèmes qu’il faut résoudre. La job list s’allonge plus vite qu’on ne coche les cases. Quand on fait un chantier par soi-même, on met toujours 3 (voir 6) fois plus de temps que ce qu’on a estimé, et on doit apprendre pleins de métiers en une journée : gestionnaire, faire de la stratification, peindre au pistolet, fabriquer ses propres outils pour qu’ils soient adaptés au problème, trouver et fabriquer mille solutions… C’est hyper enrichissant !
Pendant le chantier, c’est valorisant de faire par nous-mêmes, c’est très enrichissant, et en même temps c’est stressant car on veut tout faire bien dans les délais impartis (la reprise des entrainements, et quand ce n’est pas tenable, quelques semaines avant la première course).
Fin janvier tout s’est accéléré car le chantier n’était toujours pas terminé, et que je commençais un nouveau travail en parallèle. Il a donc fallu assurer au bureau la journée, et au chantier le soir ! Le rythme était très intense, une bonne entrée en matière pour commencer le marathon qu’est un projet de mini transat. Le chantier m’a appris la résilience et la patience (bon ça j’ai encore à la travailler…), à encaisser quand ça ne fonctionne pas la première fois, ni la deuxième fois, et qu’à la troisième ou quatrième (voir plus) c’est enfin la bonne !
Le rythme au chantier n’était pas des plus sain : très peu de sommeil, on a testé beaucoup trop de plats préparés (au point d’en faire un classement), avec quelques pétages de plombs et de très bons souvenirs malgré quelques coups durs.
Fin février, Chicken a retrouvé sa quille et son mât.
Début mars il a fallu finir de tout remonter sur Chicken.
Le 17 Février, Chicken a retouché l’eau ! Malheureusement, à la sortie du port le lendemain, nous avons eu un problème de guide-ralingue nous empêchant de hisser la GV. Le lendemain, le problème était résolu et nous avons pu naviguer en double sur Chicken, en équipage 100% féminin, avec des conditions parfaites pour une première sortie ! J’ai pu dresser la liste des choses qui n’allaient pas, pour les régler avant la première course.
Le chantier et la préparation du bateau ont montré encore une fois que monter un projet de mini transat ça implique beaucoup de monde : les ami(e)s, la famille, les membres du club de voile, qui nous ont aidés et qui nous ont prêtés du matériel et des outils et qui nous ont conseillés. Encore merci à eux !
Pour lire l’épisode 2, c’est ici.