SEAtizens aime les initiatives qui permettent de valoriser la mer, sa protection et la communauté de ses citoyens, les SEAtizens… En cette période estivale et de vacances, nous avons voulu mettre en avant une initiative particulièrement originale : The Flipflopi, ou comment construire un bateau à base déchets plastique et de tongs récupérées sur les plages africaines…
Retour sur un projet ambitieux
Basée en Afrique de l’Est et créée en 2015, l’association a pour vocation de lutter contre le plastique à usage unique. Un jour qu’il se promenait sur l’une de ses plages préférées, Ben Morison a été littéralement dégoûté par l’incroyable quantité de plastique – et notamment des tongs (FlipFlop en anglais) – qui jonchait le sable. Que pouvait-on faire de tout ce plastique ?
L’idée était simple : profiter des compétences locales et traditionnelles des Swahili en construction navale pour réaliser un bateau… à base des plastiques récupérés ! The FlipFlopi était né…
10 tonnes de plastique pour un bateau traditionnel
Pour réaliser son rêve, Ben Morison va demander de l’aide à Ali Skanda, un célèbre constructeur de bateau au Kenya. Tout comme il l’aurait fait avec du bois pour une construction traditionnelle, Ali va s’attaquer à ce projet original. Il va fondant, façonner et sculpter pas moins de 10 tonnes de déchets plastiques intégralement ramassés sur la côte kényane. Parmi ces 10 tonnes, on compte environ 30 000 tongs, sans conteste le plastique le plus répandu sur les plages Est-Africaine.
Il aura fallu près de trois années pour arriver au bout du projet et voir « The FlipFlopi » mis à l’eau. Bien que la bôme et le mât soient en bois, tout le reste du bateau a été construit avec les déchets plastiques ramassés sur place, concassés, puis moulés. La coque est entièrement recouverte de tongs multicolores, ce qui lui donne ce look unique ! Ce premier bateau mesure 9 mètres de long et pèse près de 7 tonnes.
En 2019, la première expédition a permis au boutre de naviguer de Lamu, au Kenya, vers Zanzibar et la Tanzanie sur pratiquement 300 milles. Un premier voyage qui aura permis de valider la solidité de la construction. Mais aussi de sensibiliser les populations sur la problématique du plastique, lors des 12 escales tout au long de la navigation.
Depuis ce premier voyage, The FlipFlopi a continué de naviguer, permettant de délivrer un message clair : le plastique, ce n’est pas si fantastique ! (voir notre article sur le micro plastique saturant les océans)
Et demain ?
L’aventure The FlipFlopi continue. Le boutre vient tout juste de revenir au Kenya après une expédition autour du lac Victoria entre le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie.
Mais de l’avis même des marins qui ont eu la chance de naviguer sur le boutre de 9 mètres, le bateau ne semble pas vraiment taillé pour la haute mer. L’idée est donc de construire un bateau plus grand – d’une vingtaine de mètres – pour pouvoir aller jusqu’en Afrique du Sud et pourquoi pas, partir pour un tour du monde complet…
Pour en savoir plus et/ou participer au financement de The FlipFlopi, rendez-vous sur : https://www.theflipflopi.com/