L’océan est le poumon de la planète. Or la pompe à carbone de l’océan fonctionne s’il y a des animaux dans l’océan, et beaucoup d’animaux, en pleine forme. Par exemple, une baleine stocke à elle seule autant de carbone que 1500 arbres. Mais ce qu’il y a dans l’océan a beaucoup disparu, et continue de disparaître…
Certaines associations opposées à la pêche industrielle, comme Bloom, sont en première ligne pour que ces disparitions cessent.
Une destruction des océans déjà bien entamée
Le fait est avéré, vous le savez, la destruction des océans est déjà en cours : destruction des coraux, surpêches, … Les exemples sont légions. Mais posons des chiffres. Car nous sommes nombreux à ne pas réaliser l’urgence à réagir pour endiguer la machine. La première cause de destruction de l’océan est la pêche industrielle. Et cette dernière est à l’œuvre depuis plusieurs décennies. Voici le bilan de notre surconsommation de poisson. 90% des prédateurs (thon, cabillaud, etc) ont disparu depuis 1950. Mais dans la superbe ingéniosité humaine, nous ne nous limitons pas à ce genre de proies, nous tuons aussi bien des sardines que des baleines. Au 20ème siècle, nous avons tué 3 millions de baleines sur les 4 ou 5 qui existaient. Ceci est considéré comme le plus gros massacre (en terme de masse) de biomasse vivante de l’histoire de l’humanité. Même les 15 millions de visons qui ont été exécuté pour « raisons sanitaires » en 2021 ne correspondent pas aux 3 millions de baleines tuées.
Avec l’intensification de la pêche industrielle, la proportion des espèces vivantes dans l’océan a considérablement chuté. Et les navires industriels sont donc allés de plus en plus loin, de plus en plus profond. Aujourd’hui, on parle de 3 expansions dans la pêche : géographique, spécifique et bathymétrique (de plus en plus profond).
Et la pêche industrielle a un impact spatial monstrueux. On estime que la pêche industrielle impacte 4 fois plus de zones que l’agriculture mondiale pour produire seulement 10% des protéines animales que l’humain consomme. Elle est donc complètement décorrélée de notre régime protéinique et de son importance économique [en France la pêche représente 0,08% du PIB contre 3,4% pour l’agriculture, source Insee et gouvernement]. Cette gabegie est-elle nécessaire ?
Des bateaux de pêche dignes d’une dystopie
La pêche est la seule activité industrielle qui repose sur de la cueillette. Ce n’est pas comme la culture ou l’élevage qu’on peut maîtriser, ou du moins en partie. Dans la pêche, la ressource est sauvage. Et le problème de cette cueillette, c’est qu’en lui appliquant des processus industriels, on aboutit à des absurdités.
Tout d’abord, des centaines de millions de litres de gasoil sont brûlés chaque année pour pêcher du poisson. Ce n’est pas très efficient.
Ensuite, on utilise des filets dans lesquels on pourrait loger plusieurs avions, avec d’énormes boules d’acier. Mais pourquoi faire demanderez-vous ?
Et bien simplement pour raser des systèmes multi-millénaires qui se trouvent à 1500-2000m de profondeur. On détruit aujourd’hui des espèces qui détiennent des records de longévité sur terre. Mais le pire, c’est que nous ne connaissons que très peu de choses de ces espèces. Et avec les ravages de la pêche industrielle, nous n’en saurons certainement jamais rien.
Et enfin, il y a trop de bateaux, et trop de gros bateaux. Aujourd’hui, selon l’association Bloom, il y aurait au minimum 2 fois trop de bateaux de pêche, voire 4 fois trop. Et pour ces derniers, nous parlons de grandes, voire très grandes unités. Aujourd’hui, certains des bateaux de pêche industrielle font 100m de long et pêchent entre 200 et 400 000 kilos de poissons par jour ! Leurs filets vont simplement de la surface jusqu’au fond. Autant dire que les poissons n’ont que peu de chances d’y échapper…
Et cette absurdité va plus loin. Dans de nombreux domaines, c’est la balance économique qui justifie les moyens. Mais dans le cas présent, sans subventions publiques, la pêche industrielle est déficitaire.
Il faut donc une solution politique, il faut le courage politique de se confronter à un petit lobby très puissant. Il faut arrêter de détaxer le gasoil pour ces unités exagérées, il faut arrêter les subventions publiques qui permettent de pêcher tout et n’importe quoi, surtout pour finalement proposer du poisson, qui gustativement, ne vaut pas le coup. Au point que certaines espèces ont d’abord été offertes au consommateur, pour l’habituer au produit et qu’il concède dans un second temps à l’acheter. Ça n’a aucun sens économique ! Sans compter qu’on détruit la ressource, mais également un nombre d’emplois conséquent dans la pêche artisanale. On détruit à la fois la sécurité alimentaire ET la sécurité de l’emploi. Il n’y a aucun autre domaine où cela peut être pérenne. Alors pourquoi cela serait-il possible pour la pêche ?
Si on inverse la tendance actuelle, on aurait plus de pêcheurs qui pêchent mieux avec des stocks de poisson qui se portent mieux.
BLOOM, défenseur de l’océan, du climat et des pêcheurs artisans
Parmi les associations ayant pour fer de lance la défense de l’océan et des pêcheurs artisans, nous avons décidé de mettre en avant les actions de BLOOM. Nous vous laissons jeter un œil sur leurs activités, avant de vous proposer la semaine prochaine un article plus complet sur leurs actions.
[…] la suite de notre article sur la pêche industrielle, découvrez dans cette article l’association Bloom, qui oeuvre pour une pêche […]