Drone renifleur : ça sent le roussi

Avec les nouvelles mesures environnementales en vigueur en France (voir notre article Vers moins de soufre(nce) pour l’écosystème méditerranéen), les contrôles se multiplient pour que tous les armateurs respectent les lois. Pour leur venir en aide, les autorités peuvent maintenant être équipées de drones renifleurs, afin de contrôler les fumées.

Deux navires italiens en infraction

Début décembre, deux navires italiens ont été contrôlés pour des infractions environnementales dans le port de Marseille. Le premier utilisait un scrubbler à boucle ouverte ; alors que la législation française stipule qu’un scrubbler à boucle fermée est nécessaire dans la zone des 3 milles. [Un scrubbler est un système permettant de filtrer les fumées d’échappement dans les cheminées. Ces fumées sont ensuite mélangées avec de l’eau qui absorbe les polluants gazeux. Pour un scrubbler à boucle ouverte, cette eau est directement rejetée en mer. Alors que pour les scrubbler à boucle fermée, cette eau est stockée à bord, pour être ensuite traitée à terre.]

Le deuxième navire a été contrôlé avec un combustible trop concentré en soufre [le combustible pour rallier le quai d’accueil doit avoir une teneur inférieure à 0,5% de soufre]. Ce contrôle a été effectué via un drone renifleur identique à celui utilisé par le CROSS Griz-Nez (cf article cité plus haut).

Des mesures évidentes, mais pourtant très récentes

Ces deux infractions sont marquantes. Mais ce qui est réellement choquant, c’est que ces deux mesures restrictives ne sont en vigueur que depuis peu de temps : trois ans pour le taux de soufre et seulement un an pour les scrubblers à boucle fermée. Et avant cela, ces deux situations étaient légales et donc monnaie courante ! De quoi rendre folles la faune et la flore marine et les habitants des villes où ces monstres marins font escale… Ce sont en effet eux les premiers impactés par ces rejets. Nous attirons également votre attention sur le fait que les scrubblers à boucle ouverte sont donc toujours légaux à plus de 3 milles [5km ndr.] des côtes…

Une réactivité notable des autorités

Il est important de souligner l’adaptation des autorités et les moyens mis en œuvre pour que ces nouvelles restrictions soient respectées. En effet, moins d’un an entre l’entrée en vigueur d’une loi et les premiers contrôles avec des moyens cohérents, cela est relativement court. Surtout en imaginant le temps de R&D nécessaire pour la conception d’un tel drone. Pour une fois, nous devons bien admettre que les moyens nécessaires ont été débloqués pour pouvoir effectuer les contrôles le plus rapidement possible. Il n’y a aucun doute sur le fait que les armateurs vont vite devoir se mettre à la page, s’ils ne veulent pas payer amende sur amende [les amendes pour ce genre d’infractions sont de 100.000€ et peuvent aller jusqu’à 200.000€ en cas de récidive ndr.]. 

Ces mesures sont donc une vraie avancée pour la santé de nos océans. Espérons que ces contrôles continueront avec la même rigueur et que ces derniers seront suivis d’adaptations concrètes chez les armateurs.

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